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Titre du blog : Le Berry : Histoire des lieux et des hommes
Auteur : Johan
Date de création : 06-04-2020
 
posté le 09-04-2020 à 11:48:12

Le Berry Gaulois Genèse du peuple des Bituriges


 

L’ermite Saint Cyran et le p "Atelier Sant Johan" Brouillamnon Plou .Article écrit par R. Johannot en février 2013, publié sur ce site le 9 avril 2020.

Le Berry Gaulois
Genèse du peuple des Bituriges
 



 Nul ne sait vraiment à qu’elle époque se délimita l’étendue de terre qui forme aujourd’hui le Berry. Par contre, nous savons que cet espace territorial faisait partie des territoires où s’étaient installés les Celtes« Galls »[1] .dont était issue la Nation gauloise des Bituriges[2]

L’ethnonyme gauloise donne au nominatif  Biturige, qui découle de Biturix, la signification de roi du monde (bitu = monde ; rix = roi)[3].
Tite Live[4], dans son Histoire romaine livre V-34, nous dit que cette nation des Bituriges  fut certainement la plus ancienne, la plus brillante et la plus prospère des nations gauloises et que le point culminant de son rayonnement, peut être situé dès la fin du Hallstatt (- 600 avant J.C.).
Cet auteur historien de la Rome antique, nous dit aussi, qu’à l'époque où Tarquin l’ancien régnait sur Rome (616-575 avant J.C.), les Bituriges étaient obéis de toute la Celtique qui composait alors une des trois parties de la Gaule[5].

 

 



L’espace territorial qui formait alors le royaume des Bituriges Cubes  était composé, nous dit encore Tite Live, « d’un territoire de la Gaule centrale entre Loire et Garonne ».
Ce royaume des Bituriges, du temps de l’apothéose de sa splendeur, avait pour roi un nommé Ambigatos qui vivait dans une capitale dont le nom Avaricon[6] (= ville des eaux) lui venait de la rivière Avara [7](=  Evre, aujourd’hui l’Yèvre).
En effet, les habitats primitifs d’Avaricon avaient été implantés sur le promontoire qui se situe au confluent de Yèvre et de l’Auron[8].
Mais malgré ce que nous disent les écrits des auteurs de l’antiquité, nous avons souvenir qu’il n’y a pas très longtemps, bon nombre de spécialistes les rejetaient, presque dédaigneusement, et considéraient comme fantaisistes toutes les recherches historiques qui émettaient l’hypothèse de l’existence dès le 6ème siècle avant J.C., d’un grand royaume et d’une grande cité biturige, sous le seul prétexte qu’aucun témoignage archéologique n’affirmait leur existences historiques.
N
ous ne débattrons pas ici des vraies raisons de cette vision sélective et corporatiste de la recherche que pratiquent certaine « chapelles » gravitant dans la mouvance de l’Histoire.
T
outefois, il nous semble important, ici, de rappeler que les témoignages archéologiques, oh combien importants, n’attestent que de l’existence et de la nature de l’occupation ainsi que des degrés d’importances des activités humaines d’un lieu à une époque donnée. Ils n’attestent jamais des événements temporels passés, découlant des motivations des comportements humains qui sont les seuls qui créent l’histoire d’une société humaine.
B
ref, force de reconnaître que ceux, adeptes des descriptions « liviennes » et « Trogue Pompéennes », qui nous parlaient de cette Terre  du milieu (royaume),[9] de cette cité biturige et de ses rois, avaient bien raison de le faire, car ils ne se trompaient pas.
L
a preuve de la justesse de leurs dires fut éclatante, lorsqu’en 1984 et 1993, il fut mis à jour, dans les nivaux du sol de Saint Martin des Champs, de Port Sec, du collège Littré et des Etablissements militaires, à Bourges,  des vestiges d’habitats et des fragments d’objets s’étendant sur une centaine d’hectares, d’une implantation d’habitats urbains fortifiés, dont l’ensemble était défendu par des infrastructures défensives communes, datant environ entre 450 et 425 avant J.C.[10] [11].

 Ces vestiges structurels d’habitats attestent et crédibilisent, l’affirmation des écrits de Tite Live qui nous disent, qu’à l’époque où régnait le roi biturige Ambigatos (Ambigatus en latin, mais aussi familièrement Ambigat) [12], il existait bien, sur et à l’Est de l’éperon qui s’élevait au confluent des rivières Auron et Yèvre, une cité  composée d’une enceinte princière[13], de plusieurs zones d’habitats et de lieux d’activités, qui était pour l’époque, très importante.
Cette importance est attestée par la nature et la quantité du mobilier qui y fut mis à jour. Le suivi de la propagation de ce mobilier indique, que le rayonnement culturel, artistique et commercial de cette cité s’étendait dans un rayon de plus de cinquante kilomètres autour d’elle.
D
’autres mobiliers montrent l’existence d’un flux d’échanges commerciaux constant avec le littoral méditerranéen.
L
’analyse de ces extraordinaires vestiges de structures, de mobiliers, de dépôts et d’inhumations, conduise à la conclusion que ce lieu doit être identifié comme celui d’une implantation urbaine hallstattienne celte gauloise d’une ampleur telle,  qu’elle rend caduques les interprétations forgées dans les années 1970-1980 par ceux qui écartaient, sans discernements, tous les contenus des écrits antiques.
P
our ces septiques des écrits antiques, les sociétés protohistoriques de l’âge du fer, étaient culturellement et économiquement attentistes ou semi-passives.
P
our ces même septiques, le développement de le rayonnement de ces sociétés ne pouvaient être que dans leurs aptitudes à assimiler d’éventuels apports provenant des civilisations méditerranéennes ; et non dans leurs capacités internes de générer leurs propres essors.
D
’après eux encore, ces sociétés protohistoriques ne possédaient pas l’avancée civilisationnelle nécessaire pour être hiérarchiquement organisées socialement dans une polyvalence de leurs activités urbaines, rurales et guerrières.
E
nfin toujours d’après les-mêmes, ces sociétés protohistoriques étaient dans l’incapacité de se structurer politiquement  dans le cadre d’un rassemblement de tribus en une nation unitaire et cohérente.
F
orce de constater, que par un sectarisme dommageable, ces « spécialistes » ont émis et diffusé des visions socio-historiques inexactes.
C
ar non seulement le royaume, la capitale et les rois bituriges ont bien existé, mais cet ensemble identitaire de ce peuple, se fondaient sur ses propres structures politiques, économiques et sociales symbolisés par sa cité « Avaricon ».
E
n fait, de l’époque de sa fondation sur le promontoire du confluent Arnon et Yèvre jusqu’à sa conquête par César en 52 avant J.C., la cité celte d’Avaricon n’a eu de cesse de s’étendre au sud et à l’Est en une mosaïque de petites implantations dont a résulté la grande cité gauloise biturige.
M
ême si on se doit de faire abstraction de leurs conceptions rhétoriques de la narration historique, il nous faut donc rendre hommages à Tite Live et à Trogue-Pompée et aux autres auteurs antiques[14], y comprit César dans son ouvrage « de Bello Gallico » pour la justesse de leurs écrits sur l’histoire du peuple des Bituriges.
C
e peuple fut bien le fondateur, avant le 10ème siècle avant J.C., d’un royaume du milieu biturige et de ses cités qui pour certaines étaient florissantes, certainement aux alentours du 6ème siècle avant J.C.
I
l n’y a plus lieu, non plus, de faire abstraction des autres affirmations littéraires historiques de ces auteurs, relatives aux premières migrations gauloises bituriges en Italie du Nord et en Europe centrale, en 400 avant J.C.[15]
 


Limites de ce qui sera le Berry


A partir de cette fondation  d’un pays biturige, maintenant reconnue, et que nous avons appelé la terre du milieu[16], on peut essayer de mieux distinguer les contours de l’espace territorial qu’il recouvre.
Amédée Thierry[17] nous dit qu’il nous faut imaginer cette étendue territoriale comme une presqu’île reliée en son Sud à sa continuité terrestre que sont les premiers contreforts nord du Massif Central (haute et basse Marche). A l’Ouest, elle était délimitée par l’approche de la rive droite de la rivière Vienne ; au Nord la rivière Sauldre formait sa limite ; au nord-est, elle avait comme frontière la rive gauche du cours moyen du fleuve Loire ; et à l’Est, sa limite était établie par la rive gauche de la rivière Allier.

 

 

 

Il nous semble peu probable qu’on puisse être si précis sur l’identification des limites du territoire sur lequel la présence et l’influence bituriges étaient franchement marquées. Contentons nous de dire que la limite sud de ce territoire biturige était marquée par les premières hauteurs du Massif Central ; que celles de l’Ouest était constituée des marais de la Brenne ; que celle du Nord était formée des landes marécageuses de la Sologne ; et que celle de l’Est était matérialisée par les cours du fleuve Loire et de la rivière Allier.

 

Quels furent les peuplements successifs sur cet espace territorial avant qu’il ne devienne la terre du milieu, royaume des Bituriges ?

 

 * Le paléolithique (de 350 000 ans à 12 500 ans avant J.C.)
Sur cet espace territorial, on y découvre des traces d’occupation humaine dès le paléolithique ancien (homo-erectus) pour l’essentiel dans les vallées des rivières Creuse et Anglin [18], sur les rives du cours inférieur de la rivière Indre, autour de La Châtre [19] ; et aussi dans la vallée de la rivière Cher à Lunery-Rosières qui se situe entre Châteauneuf sur Cher et Vierzon [20] .
Ce peuplement nomadisé sur les lieux précités, persistera pendant tout le paléolithique. A cette même période, sur le territoire de la France actuelle, la population humaine qui y vit passera d’environ 2000 à 50 000 individus [21].

 

*Le néolithique (de 6000 ans à 2100 ans avant J.C.)
C’est au néolithique que semble apparaître la présence humaine sédentaire sur cet espace territorial.
Les hommes du néolithique qui fondèrent là, de petits groupements d’habitats, étaient issus de la résultante d’interférences génétiques provoquées par  trois migrations humaines de culture lithique (culture issue de la taille des pierres pour produire des outils), qui eurent lieu entre moins 35 000 ans et moins 8 000 ans.[22]
Ces trois migrations lithiques furent suivies par deux migrations de culture céramique (culture issue du travaille de la terre pour confectionner des poteries) qui eurent lieu entre moins 7 500 ans et 6 700 ans.[23]
En 4000 avant J.C., à la fin de cette période de sédentarisation des populations qui vivaient sur le territoire que recouvre actuellement la France, le nombre de ses habitants atteignait environ  5 millions d’individus.[24]

 

* Le chalcolithique (âge du bronze de 2200 ans à 800 ans avant J.C.)

Au chalcolithique, vers 2100 avant J.C., ce même espace territorial,  que recouvre de nos jours la France, se voit être envahi par des hommes, de race Indo-européenne d’ethnie celtique. Ces hommes viennent d’Asie occidentale. Ce sont les « Galls »[25] .
Ces migrants vont s’installer et se mêler à la population déjà sur place.
Les Galls étaient des Celtes, de culture dite de Champs des Urnes[26].
Ils connaissaient la roue pleine, le chariot et l’attelage, ainsi qu’une rudimentaire métallurgie qui va leurs permettre d’utiliser le cuivre dans la confection de bon nombre de ses objets usuels (bijoux aiguilles, poinçons etc.) et surtout dans celle des armes. (Lame de couteau, pointes de flèches et de lances, etc.).
Chez les Celtes, dont seront issues toutes les Nations gauloises, le centre de leurs territoires qui composaient la « Celtique [27] » avait une signification mystique et sacrée.
C’était en ce lieu qu’était installée la Nation élue qui prédominait sur toutes les autres et que résidait le Chef suprême.
Il n’est donc pas invraisemblable, comme ce fut le cas en Irlande, que le territoire qui allait devenir le Berry puisse avoir pour eux la dénomination druidique de « la terre du milieu ».
D’autant que ce n’était pas pour rien que sur cette « terre du milieu » vivaient la nation gauloise des rois du monde (bitu = monde ; rix = roi)[28].
Pour Amédée Thierry[29], à l’origine, le peuple celte des Galls rassemblait ce qui devint plus tard les deux familles gauloises distinctes. (Les Galls et les Kimris).
La  séparation en deux familles aurait eu lieu lorsqu’une partie des Galls décida de migrer vers les territoires qui forment aujourd’hui la France et qui, entre autre, se seraient installés sur l’espace territorial de la terre du milieu qui formera plus tard le Berry.
L’autre partie serait restée alors à nomadiser vers l’Est et tout au long du Danube, et les hommes qu’elle rassemblait, auraient pris le nom de Kimris.
En recoupant les écrits anciens, il apparaît que ces événements seraient déroulés vers le 10ème siècle avant J.C.
Il nous semble très probable que ce fut à cette époque que se dessina la fondation de la Nation des Bituriges.
Lorsque vers 700 avant J. C., une première migration des Kimris se produisit, on ne peut que constater que les Galls, pour la contenir, laissèrent les nouveaux venus s’établir à leurs côtés sur leurs terres et sur leurs côtes nord de leur royaume.
Il semble alors, que la puissance des Galls, qui occupaient le territoire que les Grecs appelaient Galatie, et les Romains Gallia, leur permit d’assimiler, non sans heurtes guerriers, cette migration Kimris tout en restant les maîtres absolus et incontesté de la Galatie, se réservant l’occupation des territoires du centre et de l’Est de ce pays.
Les Kimris et les Galls étant de même origine, cette réorganisation intégrative du territoire de la Galatie avait du être toutefois, malgré des ajustements sporadiques guerriers, assez paisibles.
Amédée Thierry nous dit aussi, que cette intégration des Kimris par les Galls dura plus d’un siècle.
Il nous semble que cette puissance des Galls, qui permit cette longue intégration des migrants Kimris, ne pouvait provenir que de l’existence d’une nation déjà très structurée économiquement et politiquement, et dont la prépondérance était reconnue par les autres.
C’est pourquoi qu’il peut être envisagé que déjà, la nation des Bituriges existait en temps que telle, et que déjà son rayonnement était si prédominant, qu’elle avait confédéré les autres nations des Galls : 
- La nation des Celtes-Coille[30] qui vivait au dessus de la Garonne, entre les Cévennes et l’océan.
- La nation des Armorikes[31] qui occupaient les côtes de l’océan.
- La nation des Arvernes[32], qui s’étaient établis sur les hauts plateaux d’Auvergne.
- La nation des Allobroges[33], qui peuplaient les versants occidentaux des Alpes.
- La nation des Helvètes[34] qui habitaient  les hauteurs des Alpes.
- La nation des Séquanes[35] qui se situaient entre la source de la Seine (séquana) et le Jura.
- La nation des Edues[36], qui residaient dans les vallées de la Saône et de la haute Loire.
On peut situer les prémices de cette fondation biturige entre le 10ème et le 9ème siècle avant J.C.
Et l’apothéose de son rayonnement et de son influence sur les autres nations gauloises entre le 9ème et le 8ème siècle avant J.C.
Ce fut aussi à la suite de cette première migration des Kimris que l’appellation Galatie sera peu à peu remplacée par celle de Gaule et les gallo-Kimris[37] issus de cette intégration des Kimris par les Galls, seront nommés Gaulois.


Les Gaulois bituriges

Ainsi, à l’âge de bronze, les Gaulois bituriges qui vivaient sur la terre du milieu qui deviendra plus tard le Berry, maîtrisaient la métallurgie des alliages entre de cuivre et l’étain[38], et étaient producteurs d artisanats de bronze, d’étamage et de damasquinerie, globalement nommés Incoctilia.
Pline l’Ancien nous dit que le procédé de base de cette métallurgie fut découvert par les « Mandubii » dont Alésia était l’oppidum et Latisco le sanctuaire religieux.
Il nous dit aussi, qu’ils y avaient des liens étroits entre les Mandubii et les Bituriges ; assez étroits pour que les Mandubii partagent le procédé d’étamage avec les Bituriges qui vont alors le développer à l’extrême et lui-donner un nouvel essor.
Les Bituriges étaient très vite passés maitres de cette métallurgie et en acquirent une très grande réputation.[39]
Nous savons que les Bituriges exploitaient les gisements d’étain à Montebas[40] dans la Creuse, mais c’était bien loin de suffire à l’exercice de leur art. Et il est certain qu’ils s’approvisionnaient en d’autres lieux. D’autant que l’étain, ainsi que le plomb, était aussi utilisé par eux pour affiner l’or et l’argent.
Diodore de Sicile nous dit dans son livre II, qu’il y avait, à cette époque, deux grands gisements d’étain :
* Il situe le premier en Grande Bretagne, au cap de Bélérium en Cornouailles, dont l’étain extrait était coulé en lingots cubiques et transporté à marée basse par des charrettes à l’ile Ictis, aujourd’hui l’ile de Wight, avant d’être embarqué pour la Gaule.
* Il localise le second dans les dix iles Cassitérides de la géographie grecque, qu’on peu raisonnablement identifier de nos jours, aux dix iles de l’archipel des Açores[41].

image cartes
Il est envisageable, comme le firent André Chastagnol et Etienne Robert,[42] que la fondation puis le développement de Burdigalla (Bordeaux) fut liée au commerce de l’étain provenant des Iles que Strabon nommait Cassitérides.


Nous pensons que l’étain des Açores (iles Cassitérides)  était dans un premier temps transporté par les navires phéniciens et carthaginois à Portus Artabrorum qui peut être situé en l’actuelle ville de Duyo en Galice; et que d’autres navires, ibères et surement gaulois, apportaient leurs précieuses cargaisons jusqu’à Burdigalla (Bordeaux).
Les  besoins des Bituriges en étain étant importants pour alimenter leur métallurgie, ils nécessitèrent qu’ils établissent une route allant de Burdigalla à Avaricon.
Tout comme l’exportation des productions bituriges de bronze, d’étamage et de damasquinerie vers les pays méditerranéens, nécessita que les Bituriges prolongent cette même route à partir de Burdigalla jusqu’à Marssilia (Marseille) via  Aginnum (Agen) Tolosa (Toulouse) et Nabo Martius (Narbonne).
C’est la fameuse deuxième route de l’étain dont nous parle Diodore de Sicile ! [43]
Nous pensons que les Bituriges développèrent leur industrie métallurgique  (cuivre étain) entre le 9ème et le 7ème siècle avant J.C.
Les Bituriges firent ainsi de Burdigalla la plaque tournante de leurs approvisionnements en matières premières (étain) et de leurs exportations de produits finis. 

*
L’âge du fer 
(entre 800 et 320 avant J.C.)

Lors de la période de l’âge du fer, dans la première moitié du 4ème siècle avant J.C.[44], une seconde invasion des Celtes Kimris, celle des Kimris-Belges, eut lieu en deux vagues successives espacées de deux ans.

Au terme des troubles causés par ces envahisseurs, la Gaule de cette époque comprenait pas moins de 62 nations Gauloises qui se répartissaient comme suit :
- Le peuple des Galls  en comptait 22, (dont les Bituriges) ;
- Celui des Gallo-Kimris en comptait 17 ;
- Et celui des Kimris-Belges en comptait 23[45].
Ces dernières migrations Kimris-Belges apportèrent aux Gaulois Bituriges qui vivaient sur la terre du milieu (Berry), la maitrise d’une des techniques métallurgiques les plus importantes, celle du travail du fer dans lequel, là encore ils excellèrent.
Cette nouvelle activité sidérurgique avait, en plus, l’avantage d’utiliser le minerai de fer abondant dans le sous-sol du territoire des Bituriges[46] [47]
Dans les années qui vont suivre, comme l’affirme Pline, les Bituriges déjà très talentueux, dans la métallurgie des alliages (étamage damasquinage bronze), vont exceller dans tous les travaux que nécessite la transformation du minerai de fer en fer doux[48] et en fer dur[49].
Il semble bien que les Bituriges avaient trouvé le secret qui leur permettait d’obtenir un l’acier de qualité pour leurs armes, avec un bas fourneau.
Ils avaient identifié la propriété fluidifiante de la fluorite qui est souvent présente dans le minerai notamment dans celui des alentours d’Argenton sur Creuse. 
Ce secret plus leur grand savoir faire, leurs permettaient d’atteindre plus rapidement la température de fusion du minerai et d’obtenir une loupe (métal+scories) de faible teneur en scories.
Les forgerons Bituriges connaissait aussi le procédé du corroyage qui consistait, par martelage successifs, à parfaire l’épuration du métal et de lui donner plus d’homogénéité.
Pline l’ancien nous dit aussi dans son « Histoire Naturelle » que les Bituriges étaient aussi, à cette époque, réputés pour la confection des toiles voiles de navires[50]. Chose étrange à première vue, au regard de l’éloignement de la mer de la terre du milieu
Faut-il voir là que l’aboutissement de leur talant de tisserand, ou faut-il imaginer que ces voiles étaient tissées pour équiper les navires importaient de l’étain des Açores à Burdigalla (Bordeaux) via Portus Artabrorum ?
Cette période où s’effectuèrent ces deux migrations Kimris, pourrait-être aussi celle où eut lieu la scission du peuple des Bituriges dont une partie alla s’installer en Aquitaine entre le fleuve Gironde Garonne et la côte atlantique.
Strabon dans son livre IV de sa « Géographie »[51] nous en parle sans préciser l’époque de cette scission.
Pline lui dans le livre 4 de son « histoire Naturelle »[52] indique que ces Bituriges sont appelés « Bituriges libres » et surnommé « Vivisque » ou « Vivisci » appellation confirmée par Ptolémée dans le livre II de sa « Géographie »[53].
Ces auteurs antiques nous disent que ces Bituriges Vivisques sont les occupants de la cité de Burdigalla qui fut leur centre commercial.
Une autre hypothèse, situerait cette scission des Bituriges après la guerre des Gaules[54]. D’après cette théorie, cette scission aurait été ordonnée par César pour punir les Bituriges de leur participation active à l’insurrection menée par Vercingétorix.
Dans ce cas, nous ne pouvons qu’être très étonné que les historiens anciens, qu’ils soient Romains ou Grecs, ni même César lui-même, n’aient jamais relatés ce fait et ces raisons dans leurs écrits.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets,  l’intégration puis l’assimilation, de ces nouveaux migrants par la Nation des Bituriges de la terre du milieu (futur Berry), a crée peu à peu, durant le 4ème siècle avant J.C., en son territoire, une surpopulation incompatible avec les ressources alimentaires disponibles.
On peut concevoir alors, que dans la période comprise entre la fin du 4ème siècle et le début du 3ème siècle avant J.C., il résulta naturellement de cette surpopulation, un essaimage d’une partie de la population des Bituriges de la terre du milieu (Berry) qui fonda un comptoir en Aquitaine, région qu’ils connaissaient déjà comme étape commerciale sur la route de leurs échanges commerciaux méditerranéens, comme tendent à le prouver les récentes découvertes archéologiques sur le site de la cité gauloise biturige d’Avaricon (Bourges)[55].
Nous sommes persuadés que les différenciations Cubes et Vivisques apparaissent dans la Nation des Bituriges, au plus tôt entre la fin du 4ème siècle et le début du 3ème siècle avant J.C., et au plus tard avant le 1er siècle avant J.C.
Nous sommes aussi convaincu que ces différenciations Cubes et Vivisques indiquent seulement une différenciation des lieux géographiques sur lesquels certains membres de cette Nation vivaient. Ainsi ceux qui vivaient sur La terre mère du milieu (Berry) auraient été nommés Bituriges cubes ou simplement Cubes et ceux qui étaient allés s’installer en terre annexe où était le comptoir aquitain auraient été appelés Bituriges vivisques ou simplement Vivisques.
D’autre part, la pièce de monnaie  biturige en argent  trouvée en 1827[56] à la « Rousselière », sur la commune de Cheverny, dans le département du Loiret et Cher, aux limites nord de la terre du milieu (Berry) et qui est datée par Daphné Nash[57] du 1er siècle d’avant J.C., représente sur son coté face une tête sans doute d’un personnage important, et sur son côté pile un cheval au dessus duquel est gravé l’ethnonyme OYI qui identifie, d’après Jean Hiernard, [58] les Bituriges vivisques. Sur ce même coté de la pièce, au dessus des jambes de ce cheval, on trouve encore gravé l’ethnonymes KOY qui identifie, encore d’après Jean Hiernard, les Bituriges cubes.
Ces deux identifications, réunies sur une même pièce de monnaie, tendent à signifier que les Vivisques et les Cubis avaient une monnaie commune, et qu’il nous faut admettre comme le fit en son temps Eugène Hucher[59], qu’ils appartenaient tous deux à une seule est même Nation dont les membres étaient installés sur deux lieux différents aujourd’hui appelés Berry et Gironde.
C’est bien pourquoi Strabon se garda bien de nommer la cité de Burdigalla (Bordeaux) comme la capitale des Vivisques, mais comme « une place de commerce ».
Nous pensons donc qu’il n’y eut toujours qu’une seule et unique Nation des Bituriges dont la capitale fut la cité d’Avaricon, et que les nominatifs complémentaires de Cubes et Vivisques accolés au nom Bituriges ne sont pas des composants du nom identitaire, mais plutôt des adjectifs de différenciations dont qu’il conviendrait mieux d’orthographier avec des minuscules en cubes et vivisques. Sauf lorsque employés seuls, ces adjectifs de différenciation devenant des noms, la majuscule s’impose en Cubes et Vivisques.


* Les rois bituriges

 L’influence prépondérante de la nation des Bituriges semble être à son apogée vers 600 avant J.C.,  lors du règne d’Ambigatos (nom qui signifie celui qui combat des deux côtés).
Là encore la réalité de l’existence de ce personnage est remise en cause par certains « spécialistes » sous le prétexte qu’aucune preuve archéologique n’accrédite son historicité. Mais nous savons maintenant quoi penser de ce type d’argument.
Tite Live nous parle de ce roi et de ces deux neveux Bellovesos (nom qui signifie celui qui est digne de puissance) et Ségovèse (nom qui signifie celui qui est digne de victoire) [60].
Le premier, à la tête de 15 000 Gaulois aurait fondait une colonie biturige en Lombardie au nord de l’Italie, et fondé la cité de Milan (Médiolanum).
L’autre lui aussi à la tête de 15 000 hommes, serait parti fonder une autre colonie biturige vers le nord-est sur les rives du Danube après avoir traversé les grandes forêts hercyniennes.
* Au 4ème siècle avant J.C., un roi gaulois apparaît. On le dit issu de la nation des Senons voisine de celle des Bituriges (nord-est), mais on le dit aussi Biturige. Il s’appelait Brennos (ce nom signifie corbeau) latinisé en Brennus. Vainqueur des Romains sur la rive gauche de Tibre au confluent avec la rivière Allia, il saccagea  Rome en 390 avant J.C. et ce fit remettre rançon.
Comme beaucoup de chefs Gaulois ont porté ce nom, la confusion est grande et il est souvent très difficile de replacer ces chefs à leurs époques. Pourtant lorsque nous lisons Tite Live nous apprenons que ce Brennos commandait peut-être des guerriers Senons, mais au même titre qu’il commandait aussi les guerriers Arvernes et Bituriges[61].
Tite Live ne dit pas dit qu’il appartenait à la nation des Senons, il dit qu’il était le roi des Gaulois.

* Puis nous trouvons Bolgios[62] latinisé en Belgius, dit  duc des Bituriges.
Ce personnage fut au côté d’un Brennos roi des Arvernes lors de son expédition en Macédoine vers 279 avant J.C. Vainqueur des troupes de Ptolémée Kéraunos. Il fait prisonnier ce dernier et le met à mort en lui tranchant la tête[63]. Il semble qu'il soit retourné en Gaule après cette victoire. La période où vécu ce chef des Bituriges, qui n’est alors plus roi, semble être celle de la fin de l’influence prépondérante du peuple des Bituriges sur les autres nations gauloises.
Cette influence prépondérante fut prise progressivement par la nation des Arvernes.
* Au milieu du 2ème siècle avant J.C. les Bituriges et les Arvernes semblent avoir le même roi en la personne de Louernios nom qui signifie le renard, latinisé en Luern. Ce roi gaulois est connu pour sa prodigalité.
Posidonios d'Apamée[64]  nous dit de lui : « Luern, pour gagner la faveur de la multitude, se faisait transporter sur un char à travers les campagnes, et jetait de l’or et de l’argent aux myriades de Celtes qui le suivaient. Il faisait enclore un espace de douze stades carrés, sur lequel il faisait remplir des cuves avec des boissons d’un grand prix, et préparer de telles quantités de victuailles que, plusieurs jours durant, il était permis à ceux qui voulaient entrer dans l’enceinte de goûter aux mets qu'on avait préparés et qui étaient à disposition sans interruption. »
* A la fin du 2ème siècle avant J.C. les Bituriges semblent avoir comme roi Bituitos, nom qui signifie celui qui est le monde, latinise en Bituitus. Ce roi, fils de Louernios, est aussi le roi des Arvernes. Il allait, dit-on, au combat sur un char d'argent, revêtu d'une armure étincelante et jetant avec profusion des monnaies d'argent sur ses pas[65].
Il fut vaincu par les Romains à la bataille du confluent qui, selon Strabon, se trouve
« au point de jonction de l'Isar, du Rhône et du mont Cemmène »
, ce que nous pouvons traduire par : « au confluent Rhône-Isère, au premier contrefort des Cévennes ».
Les négociations pour sa libération n’aboutissant pas, il fut retenu prisonnier avec son fils Congentiatos par les romain dans la ville d'Albe[66].
Il nous semble qu’avec ce roi prit fin la prépondérance de l’influence du peuple des Arvernes sur les autre nations gauloises.
Nous constatons également que presque toutes les nations gauloises ont renoncé au gouvernement d’un roi pour lui préférer celui d’une magistrature élective de noblesse à la romaine.

Au 1er siècle avant J.C., les Bituriges semblent nouer des alliances avec les autres nations gauloises en fonction de leurs intérêts.
César[67] nous dit qu’en Gaule, il n’y a plus vraiment de grand chef, mais qu’en Arverne, un homme lui semble avoir « le principalat » sur ce pays.
Cet homme s’appelait Celtill latinisé en Celtillos.
Les prétentions de pouvoir que ce puissant noble faisait valoir auprès de son propre peuple les Arvernes, et auprès d’autres aussi, conduisirent les chefs arvernes dont son propre beau-frère Gobannitio, à lui barrer le chemin en l’accusant de vouloir rétablir la royauté. Il fut condamné à mort et exécuté.
Cet homme n’était autre que le père de Vercingétorix.
Lorsque ces événements se produisirent, Les Bituriges étaient peut-être encore en alliance avec les Arvernes, mais c’est très peu probable, leur alliance s’était plutôt portée sur les Eduens.
Lorsque César entame sa campagne de conquête de la Gaule en 59 avant J.C., les Bituriges ne sont plus, depuis longtemps, en position d’influence prépondérante vis-à-vis des autres nations gauloises.
Ils sont, nous dit César, les clients des Eduens[68], après avoir été, avant, les clients des Arvernes entre le 3ème et le  2ème siècle avant J.C.[69].
Toutefois il apparaît que malgré ce changement de fortune, les Bituriges avaient gardé de leur prestigieux passé, une auréole dont la lumière était encore perçue de toutes l’Antiquité, y compris des Romains.
A partir de leur riche et de leur prospère capitale Avaricon, qui éblouira César par sa beauté au point qu’il la nommera Urbs[70], le pays biturige était parsemé d’oppida et de gros villages reliés entre-eux par des chemins, dont certains deviendront plus tard des voies romaines.
César nous dit que ces cités étaient plus de vingt, puisque ce fut ce nombre d’agglomérations bituriges que Vercingétorix ordonna de brûler pour appliquer sa tactique de terre brulée sur le chemin des légions romaines[71].

En voici quelques unes :
Noviodunum
(Neuvy sur Barangeon ou Neungs sur Beuvron) ;
Gabris (Gièvres) ; Gabatium (Levroux) ;
Uxeldunum (Issoudun) ;
Argentomagus (Saint Marcel près d’Argenton sur Creuse) ;
Nériomagus (Neris les bains) ;
Médiolanus (Châteaumeillant) ;
Cordes
(Châtelois) ;
Ernodurum (Saint Ambroix) ;
Alerta (Ardente) ;
Doli
(Déols) ;
Oblincum
(Le Blanc) ;
Cantilla
(Chantelle la Vieille) ;
Ticonium (Sancoins) ;
Magodunum
(Mehun sur Yèvre) ;
Virsionis
(Vierzon) ;
Alléans
(Baugy);
Brovo
(Bourbon-Archambault) ;
Deruentum (Drevant) ;
Teutmariacus
(Thaumières) ;
Aureus
(Saint Florent sur Cher).
Sur ce territoire, les activités prépondérantes étaient l’agriculture et l’exploitation des forêts.
Si les Bituriges étaient de remarquables cultivateurs ils furent aussi d’excellents éleveurs surtout de moutons, non pas seulement pour la viande et le lait, mais aussi pour la laine.
Dans tout le monde antique, leur réputation venait surtout de leur savoir faire de métallurgistes (bronze, airain et fer), de forgeron, d’étameur, de bûcherons, de charpentiers de charron-tonneliers, de tisserands et de bourreliers, car ce sont eux qui inventèrent le matelas de laine.
Les productions artisanales des Bituriges étaient de tellement bonnes factures, qu’elles étaient exportées depuis leur royaume dans tout le pourtour méditerranéen.
Lorsque César arriva devant Avaricon en 58 avant J.C. pour en faire le siège, le Berry ne s’appelait pas encore Berry.
César et d’autres auteurs anciens ne parlaient alors que du territoire des Bituriges.
Chez les Celtes dont étaient issues toutes les Nations gauloises, le centre de leurs territoires qui composaient la « Celtique[72] » avait une signification mystique et sacrée.
C’était en ce lieu qu’était installée la Nation élue qui prédominait sur toutes les autres et que résidait le Chef suprême.
Il n’est donc pas invraisemblable, comme ce fut le cas en Irlande, que le territoire qui allait devenir le Berry puisse avoir pour eux la dénomination druidique de « la terre du milieu ».
D’autant que ce n’était pas pour rien que sur cette « terre du milieu » vivaient la nation gauloise des rois du monde (bitu = monde ; rix = roi)[73].

Nous consacrerons un article spécifique au siège de la capitale des Bituriges "Avaricon" par César en 58 avant J.C. dont la situation géographique est actuellement débattue par les spécialistes.
Lorsque César et ses légions prirent la cité, il y eut des pillages certes, mais mais pas de déstructions massives de la part des Romains qui l'occupèrent un certain temps.
La guerre des Gaules Finie, on reconstruisit " à la romaine" les infrastructures de ce qui avaient été détruites et on latinisa le nom en la nommant "Avaricum".


Notes de Références !


[1] Diode de Sicile : (v.90av.J.C. – 21 av. J.C.) Historien Grec. Les livres I à V consacrés aux origines de monde, à l’histoire de l’Egypte et de la Chaldée, les livres XI à XX consacrés aux événements de 480 av. J.C. à 302 av. J.C.

[2]
César, Tite-Live, Pline, Lucain et Florus disent toujours Biturix, & Bituriges. La table de Peutinger dit Beturiges ; d’autres disent Betorici, & Bitorices, Grégoire de Tours Biturici.

[3] KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ».Edition Lafond. Paris 2000.

[4] Tite-Live : Historien romain né Padoue 59 avant JC, mort à Rome 17 après J.-C.
Ce fut vers 27 avant J.-C., soit presque au moment où Virgile commence l'Énéide, que Tite-Live entreprend son « Histoire romaine »  en 142 livres divisés en décades.

[5] TITE LIVE. Livre V chapitre 34 : « à l’époque où Tarquin l’Ancien régnait à Rome, la Celtique, une des trois parties de la Gaule, obéissait aux Bituriges, qui lui donnaient un roi. »

[6] KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ». Edition Lafond. Paris 2000.

[7] KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ». Edition Lafond. Paris 2000.

[8] CESAR. (Jules.). : « Commentaires sur la Guerre des Gaules », Livre VII, 13 et 15.

 [9] Terre du milieu (Meit-land) : D’après une approche numismatique de l’histoire du pays Biturige : In  Revue Numismatique de la Société Royale de numismatique Belge. Volume de 1 à 2, page 380. In PIERQUIN de GEMBLOUX. (Claude-Charles.). : « Histoire monétaire et philologique du Berry. » Editions Veuve Ménagé, 1840. 288 pages, page 213.

 [10] La céramique produite sur place est représentée, par des objets où ont été faites des inclusions de petits nodules de fer et de coquillages fossiles qui peuvent être considérés comme des marqueurs de cette production régionale. ; Les céramiques importées sont bien représentées par des amphores méditerranéennes provenant des côtes d’Italie du nord, de la Corse et du littoral de l’Hérault.  Les objets en bronze étrusques et italiques (17 pièces recensées), datent pour les plus anciens du VIIIe s. av. J.-C., mais ils sont principalement représentés à la fin du VIe et au Ve s. av. J.-C. Pour cette dernière époque, un lien existe entre la distribution des céramiques grecques et les vases de bronze italiques.

[11] MILCENT. (Pierre Yves.). : « L'expérience urbaine hallstattienne : Bourges-Avaricum, une capitale celtique au Ve s. av. J.-C. Les fouilles du quartier Saint-Martin-des-Champs et les découvertes des Etablissements militaires ». 2007. Revue archéologique du centre de la France.

[12] Ambigatos : Roi du peuple des Bituriges vers 600 av J.C.. Certains reconnaissent son existence, d’autres disent que c’est un personnage de la mythologie celte.

[13] AUGIER. (L.). -  BUCHSENSCHUTZ. (O.). – RALSTON. (I.). : « Un complexe princier de l’âge du Fer : l’habitat du promontoire de Bourges (Cher), VIe-IVe s. av. J.-C, 2007 ». Revue archéologique du centre de la France : suppl. 32, 200 p.

[14] Tite-Live, Trogue-Pompée, Pline, Lucain, Florus, César.

[15] TITE LIVE. Livre V chapitre 34 : « Sous le gouvernement d’Ambigatus, que ses vertus, ses richesses et la prospérité de son peuple avaient rendu tout-puissant, la Gaule reçut un tel développement par la fertilité de son sol et le nombre de ses habitants, qu’il sembla impossible de contenir le débordement de sa population. Le roi, déjà vieux, voulant débarrasser son royaume de cette multitude qui l’écrasait, invita Bellovèse et Ségovèse, fils de sa sœur, jeunes hommes entreprenants, à aller chercher un autre séjour dans les contrées que les dieux leur indiqueraient par les augures :  ils seraient libres d’emmener avec eux autant d’hommes qu’ils voudraient, afin que nulle nation ne pût repousser les nouveaux venus.
Le sort assigna à Ségovèse les forêts Hercyniennes ; à Bellovèse, les dieux montrèrent un plus beau chemin, celui de l’Italie. »

[16] Terre du milieu (Meit-land) : D’après une approche numismatique de l’histoire du pays Biturige : In  Revue Numismatique de la Société Royale de numismatique Belge. Volume de 1 à 2, page 380. In PIERQUIN de GEMBLOUX. (Claude-Charles.). : « Histoire monétaire et philologique du Berry. » Editions Veuve Ménagé, 1840. 288 pages, page 213.
Mais aussi d’après la notion religieuse et sacrée que les Celtes donnaient au centre ou milieu « Meit-land » ou la croyance à un Omphalos qui serait le lieu sacré d’un territoire où s’attache le « Mediolanum » centre religieux des nations gauloises.

[17] THERRY. (Amédée. Simon. Dominique.). : « Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la Gaule à la domination romaine ». Editions Grégoire, Wouters et Cie, 1842. Page 54.

[18] Le campement de chasseur dit « de Lavaud » ou « de pont de Lavaud », à Eguzon-Chantôme situé dans le département de l’Indre, est reconnu comme étant certainement le plus vieil habitat humain en Berry.

[19] Site de « Préjolais » à Pouligny-Notre Dame.

[20] Site « La Terre des Sablons » à Lunery-Rosières.

[21] NOUGIER. (Louis-René.). : « Essai sur le peuplement préhistorique de la France ». In: Population, 9e année, n°2, 1954 pp. 241-274.

[22] La première de ces trois migrations, entre venant d’Europe centrale, a donné les industries lithiques Moustérienne, Aurignacienne, Gravettienne, Solutréenne puis Magdalénienne.
La seconde migration, venant d’Europe du Nord, a donné les industries lithiques Azilienne et Sauveterrienne.
Enfin les industries lithiques Castelnovienne et Tardenoisienne sont issues de la troisième migration venant d’Europe centrale.

[23] La première de ces deux migrations, venant des Balkans, a donné l’industrie Cardiale.
La seconde migration, venant de la vallée du Danube, a donné les industries Rubanée ou Linéaire et de Cerny.

[24] NOUGIER. (Louis-René.). : « Essai sur le peuplement préhistorique de la France ». In: Population, 9e année, n°2, 1954 pp. 241-274.

[25] Diode de Sicile : (v.90av.J.C. – 21 av. J.C.) Historien Grec. Les livres I à V consacrés aux origines de monde, à l’histoire de l’Egypte et de la Chaldée, les livres XI à XX consacrés aux événements de 480 av. J.C. à 302 av. J.C.

[26] Ces hommes sont de culture céramique et métallurgique dite « des Champs d’Urnes ». Ce nom provient du fait qu’ils n’enterrent plus les corps de leurs morts mais les incinèrent et en déposent les cendres dans des urnes qu’ils enterrent dans un champ, ou qu’ils déposent dans des cavités naturelle ou artificielles.

[27] Celtique : territoire tel que l’entend Strabon dans sa géographie.

[28] KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ».Edition Lafond. Paris 2000.

[29] THERRY. (Amédée. Simon. Dominique.). : « Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la Gaule à la domination romaine ». Editions Grégoire, Wouters et Cie, 1842. Page 54.

[30] Celtes-Coille : ou Celtes des forêts. Nom qui vient de Coille ou Coiltte qui veut dire Bois – Forêts.
Les historiens n'indiquent que très vaguement la position de ces Celtes ; ils habitaient, disent-ils, entre les Pyrénées et les Alpes. Plutarque, in Camil., p. 135.

[31] Armorikes ou ceux qui vivent de la mer. Nom qui vient d’Armhuirich et Armhoirik qui veut dire voisin de la mer.

[32] Arvernes ou ceux qui vivent en haut. Nom qui vient d’Ar ou All qui veut dire haut et de Veran qui veut dire terre ou contrée.

[33] Allobroges ou ceux qui vivent dans un haut village. Nom qui vient d’ All qui veut dire haut et de Brog qui veut dire lieu habité ou village en haut.

[34] Helvètes ou ceux qui vivent avec un troupeau. Nom qui vient de Elva ou Selva qui veut dire bétail et de Ait ou ét qui veut dire lieu ou contrée ou contrée.

[35] Séquanes ou ceux qui vivent au bord des eaux d’une rivière. Nom qui vient de Seach qui veut dire sinueux ou qui tourne ou encore qui dévie et d’An qui veut dire eau ou rivière. Les Séquanes furent repoussés plus tard au-delà des Vosges et de la Saône.

[36] Edues ou ceux qui vivent avec les moutons. Nom qui vient de Ed qui veut dire troupeau de petit bétail et d’Aedui qui veut dire mouton.

[37]Amédée Thierry : « Histoire des Gaulois ». Editions Hachette. Paris 1835. 415 pages,.p.10

[38]Amédée Thierry : « Histoire des Gaulois ». Editions Hachette. Paris 1835. 415 pages,.p.48

[39] Pline l’Ancien « Histoire Naturelle » Livre XXXIV, chapitre 162.

[40] MALLARD, Note sur un filon d'étain oxydé situé près du village de Montebras, commune de Soumans (Creuse). Môm. Soc.des se, nat. et arch. de la Creuse, t. tu, p. 161, i89.

[41] Hérodote dans son « Histoire » ; Diodore de Sicile dans son « Histoire Universelle » ; Strabon dans sa « Géographie Universelle » ; Pline dans son « Histoire Naturelle » ont tendance à situer les iles Cassitérides au large des côtes hispaniques. Plus précisément au large de la province romaine de Lusitanie (couvrant la plus grande partie de l’actuel Portugal). Ptolémée  lui dans sa « Géographie » entrevoit ces iles au large de la province romaine de Tarraconaise (comprenant toute la partie nord-est de l’actuel Espagne)
D’autres géographes comme Caius Julius Solin dans ses «Les Merveilles du monde » ; Denys le Périégète dans sa « Description du monde habité » ;    Nicéphore Blemmydas dans sa  Géographie synoptique confirment cette situation supposée des iles Cassitérides. Tous en ont traité la description séparément de celles des archipels britanniques, écartant toutes confusions de lieux.
Martin Behaim, géographe, cosmologue et navigateur fut le premier, en 1492 à rapprocher et identifier les Iles de Cassitérides décrites par Strabon, aux iles de l’archipel des Açores qui répondent en tout point à cette description. Il les nommera dans son Globe « les Iles Catherides.

[42] CHASTAGNOL. (André.). ROBERT. (Étienne.). : Bordeaux antique., Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1969, vol. 24, n° 2, pp. 454-461.

[43]CHASTAGNOL. (André.). ROBERT. (Étienne.). : Bordeaux antique., Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1969, vol. 24, n° 2, pp. 454-461.

[44] Amédée Thierry : « Pour fixer, même d’une manière approximative et vague, l’époque de l’arrivée des Belges en deçà du Rhin, nous n’avons absolument aucune autre donnée que l’époque de leur établissement dans la partie de la Gaule que nous appelons aujourd’hui le Languedoc ; établissement qui paraît avoir été postérieur de très peu de temps à l’arrivée de la horde. Or, tous les récits mythologiques ou historiques, et tous les périples, y compris celui de Scyllax écrit vers l’an 350 avant J.-C., ne font mention que de Ligures et d’Ibéro-Ligures sur la côte du bas Languedoc où s’établirent plus tard les Volkes ou Belges. Ce n’est que vers l’année 281 que ce peuple est nommé pour la première fois ; en 218, lors du passage d’Annibal, il en est de nouveau question. C’est donc entre 350 et 281 qu’il faut fixer l’établissement des Belges dans le Languedoc ; ce qui placerait leur arrivée en deçà du Rhin dans la première moitié du quatrième siècle. Il est remarquable que cette époque coïncide avec celle d’une longue paix entre les Cisalpins et Rome, et de tentatives d’émigration de la Gaule transalpine en Italie. »

[45] HUGO. (Abel.). : « France historique et monumentale: Histoire générale de France depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours ... » Editions H.L. Delloye, 1836.

[46]Déjà Strabon mentionne que le territoire des Bituriges est riche en minerais de fer.

[47] Le minerai de fer est présent un peu partout sur la terre du milieu (Berry) territoire des Bituriges.  Les trois plus importants sites sont au nord les territoires couverts par la forêt d’Allogny et ses alentours ; au sud ouest les territoires et les alentours d’Argenton sur Creuse ; au sud Est les territoires couverts par la forêt de Tronçais. Il faut ajouter au centre ouest les extractions du plateau calcaire entre La Chapelle St Ursin et les vallées de du cher et de l’Arnon.

[48] Le fer doux très malléable contient peu de carbone, Les Gaulois l’utilisaient pour la confection de casques, de cottes de mailles soit annulaire, soit de plaques, des umbo de boucliers et de plaques de protection.

[49] Le fer dur dit aussi aciéreux contient beaucoup de carbone. Les gaulois s’en servaient pour forger leurs armes pointes de lance,  pointes de flèche, glaives, épées, poignards, masses d’armes.

[50] PLINE l’Ancien : « Histoire Naturelle » Livre XIX, chapitre I.

[51] STRABON : Géographie, livre IV, chapitres 1, 2.

 [52] PLINE : Histoire Naturelle. Livre IV, chapitre 108.
[52] TITE LIVE : Histoire romaine - Livre V, 34.

[53] PTOLEMEE : Géographie. Livre II, chapitres 7 – 8.

[54] GOUDINEAU. (Christian.). : Annuaire des cours à la chaire d’antiquité nationale du collège de France 2005-2006.

[55] MILCENT. (Pierre-Yves.). : Bourges-Avaricum, un centre proto-urbain celtique au Ve siècle avant J.C. » CNRS. Paris, 2007.
[55]AUGIER. (L.). BUCHSENSCHUTZ. (O.). RALSTON. (I.). : « Un complexe princier de l’âge du Fer : l’habitat du promontoire de Bourges (Cher), VIe-IVe s. av. J.-C, ». Revue archéologique du centre de la France 2007 : suppl. 32, 200 p.

[56]  DE LA SAUSSAYE. (L.). : Mémoires sur plusieurs enfouissements numismatiques découverts dans la Sologne blésoise, dans R.N., 1836, p. 301-320, pl. VIII.

[57] NASH. (Daphné.). : Territory and state formation in central Gaul, in Social Organisation and, Settlemeni, Oxford 1978. Editions D. GREEN, C. HASELGROVE and M. SPRIGGS, B.A.R., Intern. Séries, suppl. 47, p. 455-475.

[58] HIERNARD. (Jean.). : Bituriges du Bordelais et Bituriges du Berry : l’apport de la numismatique, Revue Archéologique de Bordeaux, 1997, pp. 61-65.

[59] HUCHER. (Eugène.). : « L'Art gaulois ou les Gaulois d'après leurs médailles » 2 e partie, Paris-Le Mans, 1873, p. 73, fig. 107;

[60] TITE LIVE : Histoire romaine - Livre V, 34.

[61] TITE LIVE : « Histoire Romaine » Livre V chapitres de 38 à 49.

[62] KRUTA. (Venceslas.). Les Celtes, histoire et dictionnaire, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000,

[63] JUSTIN : Histoires philippiques, XXIV, 5.

[64] POSIDONIOS d'Apamée : Histoire XXIII - (Athénée, Deipnosophistes IV 37, 1-19).
[64] STRABON / (Géographie, livre IV, II, 3)

[65] STRABON : Géographie, livre IV, II, 3.
[65]APPIEN : Histoire Romaine, IV, 12.
[65]FLORUS : Histoire Romaine, III, 3.

[66] TITE LIVE :, Periochae, 61

[67] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre IV.

[68] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre V.

 [69] POSIDONIOS d’Apamée: Ses vastes enquêtes ethnologiques et géographiques lui ont ainsi permis de décrire les mœurs et la structure sociale des Gaulois. [ Dossier pour la science no 61, oct. 2008.

[70] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre V.

[71] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XV.

[72] Celtique : territoire tel que l’entend Strabon dans sa géographie.

[73] KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ».Edition Lafond. Paris 2000.