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Titre du blog : Le Berry : Histoire des lieux et des hommes
Auteur : Johan
Date de création : 06-04-2020
 
posté le 12-04-2020 à 13:30:03

Siège d'AVARICON cité gauloise biturige capitale du Berry (Bourges)


 


"Atelier Sant Johan".Article écrit par R. Johannot en février 2019, publié sur ce site le 11 avril 2020.

 

 

 

 

 

 

 

 

Siège d'AVARICON

cité gauloise biturige capitale du Berry 

(Avaricum n’est que le nom latin usité postérieurement à la conquête de cette cité par César)

 

Sommaire :
I - La campagne de César contre les Bituriges en 52 avant J.C.
II– Siège de la cité gauloise d’Avaricon et le massacre des habitants.

 

I La campagne de César contre les Bituriges en 52 avant J.C.

Contexte géopolitique

Depuis 58 avant J.C. César guerroyait en Gaule avec plus ou moins de bonheur. 

Avec les nations gauloises toujours en train de se chamailler, être le redresseur de torts n’était pas pour lui de tout repos.
Certes, César savait que ses interventions, pour aider l’une ou l’autre de ces nations, lui permettait de justifier la présence de ses légions dans ce pIl
ays, et que la pacification de la Gaule pouvait lui permettre d’atteindre à Rome la position suprême.

Il avait mis le doigt dans l’engrenage lorsqu’il avait interdit au peuple des Helvètes de passer le Rhône à la sortie du lac Léman et d’entrer en Gaule pour la traverser afin de s’établir en Saintonge. Un peu comme l’avait fait, il y a longtemps, une partie du peuple des Bituriges habitant « La terre du milieu[1] » (qui deviendra le Berry) qui s’établie entre la Garonne- Gironde et la rive océanique et qui se différencie par l’adjectif vivisque complétant la nomination Biturige[2].

Devant ce refus, le peuple des Helvètes s’était arrangé avec la nation des Séquanes, de la région du Jura, qui leur permirent d’emprunter le pas de l’Ecluse.
Au regard de ce que César jugeait être une désobéissance et après un engagement militaire sans grande gloire au Mont-Beuvray, les troupes romaines obligèrent, les Helvètes à regagner leur territoire d’origine.
Cette affaire étant réglée, ce fut alors la nation des Eduens qui vint lui demander de les aider à repousser les Germain de d’Arioviste qui avaient passé le Rhin. César  lança ses troupes qui battirent  les agresseurs germains dans la plaine d’Alsace les obligeant à repasser le Rhin.
Décidément ce César et ses troupes prenaient beaucoup place dans la vie des nations gauloises !
Et cette ingérence, certes consentie par les demandeurs, commençait à inquiéter certains peuples gaulois qui avaient flairées les dessins de cet ambitieux général Romain.
C’était le cas de des nations Belges, Bellovaques, Suessions, Atrébates qui s’allièrent pour combattre contre l’ingérence de César dans les affaires de la Gaule.
César fut prévenu de cette coalition. Il intervint et remporta plusieurs victoires sur ces Gaulois avant de s’en retourner à Rome pour annoncer qu’il venait de pacifier  toute la Gaule.
Pourtant déjà les Vénètes se soulevaient et César revenu en Gaule précipitamment, eut bien du mal à venir à bout de cette révolte là.
En 53 avant J.C., après une assemblée des Gaules à Lutèce, César de nouveau cru qu’il était parvenu à ses fins, et que les nations gauloises acceptaient l’autorité romaine. Mais il n’en fut rien !

Evénement déclencheur de la campagne de César contre les Bituriges.
En 52 avant J.C., la nation gauloise des Carnutes se révolta et ses guerriers vinrent massacrer les Romains qui tenaient administration et garnison à Cenabum (Orléans). (BG III)
Assassiner un chevalier romain tel que Caïus Fufius Cita et son escorte, ainsi que tous les marchands romains faisant partie de son entourage, ne pouvait pas être sans graves conséquences.

Vercingétorix chef suprême de la nation des Arvernes, qui n’attendait qu’une l’occasion pour  lancer l’insurrection générale des nations gauloises contre l’occupation romaine, alla visiter toutes les nations en fustigeant la prise d’armes contre l’occupant comme venait de le faire les guerriers Carnutes à Cenabum.
Beaucoup de nations gauloises entendirent cet appel aux armes et fournirent spontanément des guerriers à Vercingétorix.
D’autre furent sur la réserve, voire même, contre cette insurrection, car la sollicitation  d’adhérence émise par chef Arverne était, dans sa nature, plus une menace qu’une simple demande. (BG IV)
Les Bituriges, alors en alliance avec les Eduens qui avaient pris, eux, parti pour les Romains, refusèrent leur participation.
Devant ce refus Vercingétorix menaça les Bituriges de représailles guerrières.
Face à cette menace, les Bituriges firent appel à l’aide à leur alliés les Eduens qui firent seulement semblant de répondre à leur sollicitation, en se mettant en marche mais en se gardant bien de franchir la Loire.
Les Eduens justifièrent cet immobilisme, par la crainte qu’ils eurent alors, de tomber dans un soit disant complot que leur auraient tendu les Bituriges et les Arvernes qui se seraient alliés en secret pour les exterminer. (BG V)
Il résulta de cette déflection d’alliance, que les Bituriges, se sentant trahi par les Eduens, entrèrent dans la coalition insurrectionnelle gauloise menée par Vercingétorix l’Arverne.
La nation des Bituriges fournit alors à Vercingétorix 12 000 guerriers. (BG V)

 

Mouvements des troupes gauloises et romaines
L’armée de César, qui venait de punir sévèrement l’insurrection de la cité de Cenabum (Orléans) et le massacre par les Carnutes des fonctionnaires et marchands romains, marchait plein sud en direction du pays biturige et sa capitale, la cité gauloise d’Avaricon.[3]  (BG XI)
De son côté, Vercingétorix et son armée, qui avaient dépassés la cité gauloise d’Avaricon, remontaient plein nord en ce même pays biturige pour intercepter l’armée romaine.
Alors que le rapport des forces en présence étaient favorable aux Gaulois, ce fut à Noviodunum (Neuvy sur Barangeon ou Neung sur Beuvron) que les cavaliers de l’avant-garde gauloise, sans attendre les ordres de Vercingétorix, s’engagèrent dans une charge héroïque certes, mais stupide, contre l’armée romaine qui les massacra tous et qui se rendit maître de la cité [4].
Bien que jeune, mais très instruit et fin stratège, Vercingétorix avait perçu très vite que le point faible de son armée résidait dans l’indiscipline de ses hommes, dont la vue rappelait plus une Horne guerrière qu’une armée efficacement manœuvrable. Et ces malheureux événements de Noviodunum venaient de lui en apporter la preuve.

Tactique de Vercingétorix
Désormais, les forces armées de Vercingétorix marcheront parallèlement, et à bonne distance de l’armée romaine.
Ces forces devaient éviter les attaques frontales y préférant la tactique du harcèlement consistant dans des attaques fulgurantes et imprévisibles des flancs de la colonne ennemis ne lui permettant ainsi aucun repos.
Il faut ajouter que les Gaulois guettaient tous les détachements romains chargés de pourvoir leur armée en nourriture et fourrage.
Justement, Vercingétorix savait qu’en privant cette armée romaine de son nécessaire ravitaillement il en diminuerait  son efficacité combative.
Il avait donc décidé en conseil d’envoyer une partie de ses troupes détruire, sur les territoires bituriges, toutes possibilités d’approvisionnement de l’armée ennemie.
Pour qu’il en fût ainsi, en plus des fermes et des villages, au moins vingt cités bituriges furent brulées par leurs propres habitants afin de ne laisser aucune ressource alimentaire disponible.
Vingt cités furent incendiées, sauf une, à la demande des Bituriges, Vercingétorix ne brûla pas Avaricon leur capitale
[5].

 Les raisons du choix de Vercingétorix d’épargner la cité d’Avaricon de la destruction.
Il semble bien que deux raisons peuvent être attachées à ce choix que fit le jeune chef gaulois.
*- D’abord la cité gauloise d’Avaricon était, au dire même de César, une cité d’une grande beauté esthétique et civilisationnelle qui reflétait et témoignait, au regard des vestiges archéologiques retrouvés sur place, d’une identité culturelle et sociale celtique biturige qui avait su s’ouvrir et s’exporter très tôt en direction du sud.
Le rayonnement spirituel de cette cité  située au centre de la terre du milieu semble avoir été tel, qu’elle était connue et reconnue de tous les Gaulois et de leurs nations.
Donc bruler Avaricon, s’était, pour un Gaulois, comme effacer ce qui étayait le sens de sa propre existence. Et pour Vercingétorix faire disparaître ce qui était un symbole d’unité identitaire.
A notre avis, les Bituriges n’eurent pas à supplier longtemps Vercingétorix pour qu’il épargne Avaricon des flammes destructrices de sa stratégie de la terre brulée et pour qu’il décide qu’elle serait défendue.

*- Ensuite, toujours aux dires de César[6], la cité gauloise d’Avaricon était si bien située topographiquement, si bien fortifiée par ses habitants et si bien pourvue en réserves de nourritures, qu’elle en était presque imprenable par des assauts fronteaux[7].
Seul un long siège pouvait en venir à bout.
Au fond de lui, Vercingétorix savait que César n’avait rien à perdre à attaquer Avaricon, car il y avait plus d’honneur à  perdre ses soldats à la guerre, que de les perdre par la famine.
Pour ne pas avoir le reproche des siens, d’avoir autodétruit la symbolique cité bituriges d’Avaricon, il avait fait d’elle un appât qui s’agitait sous le nez d’un poisson romain affamé qu’il n’était nullement sur de pêcher et de manger.
Mais après tout, même si Avaricon tombait à l’ennemi,  aucun reproche ne pourra lui en être fait puisque s’était les Bituriges eux-mêmes qui avaient voulu faire courir ce risque à leur cité. Et si ce fait se produisait, il pouvait espérer que l’indignation des Gaulois qui en résulterait tout en exacerbant leur esprit de vengeance envers l’ennemi romain, pourrait :
- D’abord lui permettre de voir encore plus de guerriers des nations gauloises venir le rejoindre et grossir ses rangs.
- Et peut-être faire émerger dans son camp  une certaine cohérence patriotique qui lui faisait défaut.
Cette faiblesse de ne point bruler Avaricon au même titre que les autres cités bituriges, qu’il croyait être une épine dans son pied, pourrait bien s’avérer être, au contraire, une formidable possibilité de vaincre l’occupant romain.
Nous pensons que cette vision de l’aspect des choses a certainement traversée l’esprit de Vercingétorix, mais nous ne croyons pas qu’il en ait fait un élément de sa stratégie.
D’ailleurs, au regard de l’imprévisibilité de la réactivité trop souvent spontanée et irréfléchie des siens, pouvait-il bâtir une véritable stratégie de campagne de guerre ? La réponse est non !

Les raisons de César d’aller conquérir la cité d’Avaricon
Depuis son départ de Cenabum, César et son armée avaient pris la direction de la cité gauloise d’Avaricon.
La raison du choix de cet objectif était que César pensait, que s’il se rendait maitre de cette cité hautement symbolique de  la civilisation celtique, qui forgeait non seulement l’identité biturige mais au delà celle de toutes les nations gauloises, Il ferait un pas de géant sur le chemin de sa conquête de la Gaule en enlevant a ses habitants l’essence même de la raison de leur combat.
Nous voyons que comme Vercingétorix, César avait perçu et avait comprit l’importance symbolique de la cité d’Avaricon. 
En avançant vers le sud, au travers les landes solognotes, l’armée romaine n’avait pas trouvé assez de ravitaillement en nourriture et fourrage pour subvenir aux besoins des hommes et des chevaux.
Les ventres romains gargouillaient déjà lorsqu’ils s’étaient rendus maîtres Noviodunum et depuis, avançant sur des terres où la moindre nourriture avait était détruite ou enlevée par les Gaulois de Vercingétorix, la faim pour ne pas dire la disette, s’était réellement installée dans ses rangs.
Cette faim persistante pesait sur le moral des légions et amoindrissait leurs potentiels combatifs. La raison de prendre la cité d’Avaricon n’était plus seulement de s’approprier un symbole, elle devenait pour ces légions romaines une nécessite vitale.
Pour César la cité d’Avaricon représentait donc à la fois une crainte et un espoir.
- La crainte d’y voir ses légionnaires affamés s’engluer dans un siège interminable et s’affaiblir peu à peu devenant ainsi des proies faciles pour l’ennemi gaulois qui guettait leurs moindres défaillances.
- L’espoir d’y voir ses légionnaires, poussés par la faim, trouver l’énergie vitale qui leurs permettrait de prendre  Avaricon pour faire mains basses sur l’abondante nourriture que cette cité contenait.

Pourquoi ne peut-on pas parler de stratégies gauloises et romaines dans ce conflit
Dans ce conflit romano-gaulois, qui se déroulait sur un territoire formé d’une mosaïque tribale qu’aucune cohérence collective ne liaisonnait et où l’intérêt de la tribu ou de la nation prévalait sur toutes autres considérations d’intérêt identitaire du peuple Celte, la qualité première demandée aux deux belligérants résidait incontestablement dans leur faculté d’adaptation réfléchie à réagir face à une situation imprévue qu’engendrait constamment  cette mosaïque territoriale tribale.
Et à cet exercice là,  le pragmatisme unitaire romain étaient bien plus fort et efficace que la spontanéité bravade et décousue gauloise fut-elle courageuse.
Dans cette guerre des Gaules, à bien y regarder, peu de fois les troupes des deux camps, romain et gaulois, avaient pu avancer l’une vers l’autre, sans que leur chef respectif, Vercingétorix et César, n’aient à suspendre l’action militaire en cours, pour aller régler des conflits entre nations gauloises comme leur imposait le jeux de leurs alliances.
Lors de cette guerre, il n’y eut donc pas plus de stratégie gauloise qu’il y eut de stratégie romaine 
Sur d’être obéit sans réserve de ses légionnaires, après chaque contre temps, César pouvait redessiner un schéma prévisionnel d’actions guerrières en fonction de la nouvelle situation, alors que Vercingétorix dépourvu de cette stabilité de son autorité sur ses guerriers, devait après chaque contretemps, reconstituer un consensus interne de ses effectifs avant de redéfinir ses prévisions d’actions guerrières.
Seulement voilà, pendant le temps où Vercingétorix reconstituait ce consensus interne indispensable, la rapide réactivité d’adaptation de César avait déjà donné à la situation initiale de nouvelles orientations qui s’imposaient au chef gaulois.
C’était comme on dit de nos jours, « avoir un temps de retard ».

 

II– Siège de la cité gauloise d’Avaricon et le massacre des habitants.

La Cité d’Avaricon en vue des légions de César
On ne connait pas la date exacte où les légions romaines arrivèrent en vue de la cité gauloise ce fut soit début du mois d’avril, ou dans courant du mois de mars 52 avant J.C [8].
Il semble qu’une majorité d’historiens, d’auteurs et de chroniqueurs soient d’accord pour dire que les troupes romaines vinrent à Avaricon en empruntant la voie romaine qui faisait communiquer  Cenabum (Orléans) avec Avaricon (Bourges) et au-delà, vers le sud avec Augustonemetum, (Clermont).
L’itinéraire des légions romaines, à partir de Cenabum, passait donc par : La Ferté St Aubin,  Chaumont sur Tharonne, La Ferté Beauharnais, Neung sur Beuvron où après l’échec de l’attaque de la cavalerie gauloise, César se rendit mettre de cette cité ; puis par : Salbris, Nançay, Neuvy sur Barangeon, Allogny, Saint Martin d'Auxigny, Fussy, La Gravette, près de Saint germain du Puy et enfin, Les Jacquelins près de Bourges.

 Deux hypothèses de situations géographiques des lieux apparaissent
A partir de l’arrivée des troupes romaines en ce lieu des Jacquelins, deux hypothèses de situations topographiques vont apparaître.
Elles concernent le lieu où se trouvait la cité d’Avaricon,  celui où se trouvait le camp de César et de ses légions et celui où était établit le camp de Vercingétorix.
Que nous dit César lui-même dans ses mémoires « de Bello Gallico » qui est le seul écrit que nous possédons, qui décrit les lieux où se sont passé les événements du siège et de la bataille d’Avaricon.
Lorsqu’il voit Avaricon il dit :
« …une ville qui est, ou peu s’en faut, la plus belle de toute la Gaule, qui est la force et l’ornement de leur pays ; il leur sera facile, vu sa position, de la défendre, vu sa position naturelle ; car presque de toutes parts entourée d'une rivière et d'un marais, elle n'a qu'une avenue (accès)très étroite…»[9]
« … La position de l’ennemi était une colline qui s’élevait en pente douce. Elle était entourée presque de toutes parts d’un marais difficile à traverser et plein d’obstacles, dont la largeur n’excédait pas cinquante pieds. Les Gaulois avaient coupé les passages et, confiants dans la force de leur position, ne bougeaient pas de leur colline ; rangés par cités, ils occupaient solidement tous les gués et tous les fourrés de ce marais, prêts, au cas où les Romains essaieraient de le franchir, à profiter de leur embarras pour fondre sur eux du haut de leur colline… »
[10]
Lorsqu’il estime la population gauloise enfermée dans Avaricon, il écrit :
« …Enfin de toute cette multitude qui se montait à environ quarante mille individus, à peine en arriva-t-il sans blessures auprès de Vercingétorix, huit cents qui s'étaient, au premier cri, jetés hors de la ville… »[11]
Lorsqu’il décrit l’endroit où il a installe son camp et préparer son attaque, il écrit :
« …César campa devant la ville du côté où les cours d’eau et les marais laissaient, comme nous l’avons dit, un étroit passage, et il entreprit de construire une terrasse, de faire avancer des mantelets, d’élever deux tours ; car la nature du terrain interdisait la circonvallation… »[12]
Lorsqu’il parle de la situation du camp de Vercingétorix, il écrit :
« …Vercingétorix suit César à petites étapes et choisit pour son camp une position couverte par des marécages et des bois, à seize mille pas d’Avaricum. Là, un service régulier de liaison lui permettait de connaître heure par heure les péripéties du siège et de transmettre ses ordres… »[13]

 

Les Hypothèses de situation des lieux

* L’hypothèse traditionaliste d’implantation des sites situe
la cité Avaricon sur le promontoire où est l’actuel centre ville de Bourges ;
* Elle situt le camp de César et de ses assiégeants romains, en gros entre la rue jean Baffier au Sud-ouest de ce qui est aujourd'hui la Ville de Bourges, et la rue de Sarrebourg au Nord-est de cette même ville (quartier de Pignoux), qui représent une surface de 48 ha.
* Elle situe le camp de Vercingétorix à Chou à une dizaine de kilomètres à l’Est de l’actuelle ville de Bourges.
Cette hypothèse traditionaliste est admise, depuis très longtemps, par la plupart des historiens berruyers comme Chaumeau, Nicolay, La Thaumassière, Raynal, etc.
Sauf que, les descriptions de César, ne correspondent pas à une implantation de la cité gauloise sur le promontoire de l’actuel centre ville, ni à la situation du camp de César  dans l’actuel quartier de Pignoux.
Concernant Avaricon
César nous dit qu’Avaricon est protégée par une rivière et des marais, alors que le promontoire est baigné par deux rivières (Yèvre et l’Auron) et des marais. 
César nous dit encore qu’Avaricon abritent 40 000 individus, alors qu’il n’est pas possible que la surface de ce promontoire puisse abriter 40 000 Gaulois (guerriers, hommes, femmes et enfants et vieillards).
Concernant le camp de César
L’établissement du camp des légionnaires romains sur le quartier de Pignoux, ne correspond pas non plus à ce qu’écrit César.
César nous dit qu’il établit son camp sur un étroit passage, alors que la bande de terre que représente le quartier de Pignoux n’est pas particulièrement étroite.
César nous dit aussi que ses forces sont de 8 légions soit un peu plus de 35 000 légionnaires, alors que la surface délimitée du camp du quartier de Pignoux est de 48 ha, nettement insuffisant pour accueillir une telle population.
Concernant le camp de Vercingétorix
Cette hypothèse le situe à Chou, à l’Est d’Avaricon, là aussi, elle ne semble pas correspondre avec ce qui fut la réalité.
César nous dit seulement que Vercingétorix établi son camp à seize mille pas d’Avaricon (un peu moins de 12 km). Si  cette distance correspond à la situation de Chou, les vestiges retrouvés de ce soit disant camp, sont bien antérieurs à l’époque, et peuvent être fixés comme appartenant au néolithique, donc rien a voir avec Vercingétorix.
Louis Raynal, en 1845 fut le premier à contester ce lieu comme situation du camp gaulois. Il fut suivi par Dubois de la Sablonnière en en 1933 qui le place aux Aix d’Angillon.
Cette hypothèse d’implantation du camp de Vercingétorix à Chou est aujourd’hui abandonnée sans qu’on ait pu proposer une autre situation.


 * L’lypothèse récente d’implantation des sites[14] se fonde  et s’établit dans le respect des descriptions que nous fait César dans ses mémoires (Bello Gallico), en prenant en compte les surfaces d’évolution que nécessitait le nombre des belligérants impliqués dans ce siège. En plus, elle donne une nouvelle proposition de situation du camp gaulois de Vercingétorix.
Cette hypothèse situerait donc la cité gauloise d’Avaricon dans une zone délimitée à l’Est par la vallée du Colin ; au Nord par la vallée du Langis ; à l’Ouest, par le marrais de Bourges ; au Sud par la vallée de l’Yèvre. Les experts[15] situeraient la cité d’Avaricon dans la partie Est de cette zone territoriale ainsi déterminée.
Concernant la cité d'Avaricon
Cette partie de zone correspond pleinement à la description de César qui écrit que la cité se situe sur une colline et qu’elle est entourée d'une rivière (Yèvre) et d'un marais, elle n'a qu'une avenue (accès) très étroite (langue de terre entre les vallées du Colin et du Langis). C'est le cas !
Cet espace ainsi défini peut accueillir sans problème les 40 000 habitants et guerriers gaulois que César mentionne dans ses écrits.
Concernant le camp de César
Cette hypothèse situerait alors le camp de César et de ses huit légions, tout de suite au Nord-est de cette langue de terre qui est le seul passage étroit  pour accéder à la cité d’Avaricon (aujourd’hui connu sous le nom « les terres de Jacquelin « ).
Là encore, les lieux d’implantation des installations militaires romaines sont conformes aux écrits de César, et parce que ces mêmes lieux sont en capacité d’accueillir sans problème les 35 000 légionnaires plus tous leurs personnels d’intendance.
Parce que, dans ce cas, la voie romaine par laquelle est arrivée César et ses troupes, permettait aux rares convois de ravitaillements Edeniens et Boienien de pourvoir bien insuffisamment aux besoins de cette armée, comme les écrits le mentionnent.
Concernant le camp de Vercingétorix
Dans cette hypothèse, le camp de Vercingétorix se situerait sur une colline à l’Est de Saint Eloi de Gy où actuellement se situent deux lieux-dits « Bois-Bernard » et « Le Crêton ».
Ce lieu correspond lui aussi aux descriptions de César qui indique que ce camp gaulois était sur une colline qui s’élevée en pente douce. Cette colline était ceinturée d’un marais dont la largeur n’excédait pas 50 pieds[16] (17 m) et se situe au Nord-ouest à environ 16 000 pas[17] (environ 12 km) d’Avaricon.


Carte de Bourges situant les lieux énoncés par les deux hypothèses.

 

 



Rien ne nous indique que l’une ou l’autre de ces deux hypothèses relate la vérité historique de la situation des lieux où se sont passé ces événements.
Disons seulement que la plus récente correspond bien mieux aux descriptions que nous fait César des lieux où eurent cours la fameuse prise d’Avaricon par les légionnaires romains et que, de plus, elle correspond mieux aux surfaces requises nécessaires à l’évolution des 40 000 habitants et guerriers gaulois, et des 40 000 légionnaires romains et hommes d’intendance.
Ce qui ne veut pas dire qu’il nous faut exclure totalement la première hypothèse !
Les fouilles archéologiques semblent nous indiquer qu’à l’endroit de l’actuel centre ville de Bourges, existait une  enceinte, d’une cité gauloise princière[18] datant d’époques bien antérieures à la bataille d’Avaricon, et qu’en dehors de cette enceinte, à ces mêmes époques étaient implantées plusieurs zones d’habitats et de lieux d’activités, qui était pour l’époque, très importante.
D’autres fouilles, en 1984 et 1993 ont également mis à jour des vestiges d’habitats urbains dans les nivaux du sol de Saint Martin des Champs, de Port Sec, du collège Littré et des Etablissement militaires, à Bourges.
Des fragments d’objets s’étendant sur une centaine d’hectares, tendent à démontrer que ces implantations d’habitats urbains étaient fortifiées,  et faisaient partie d’un ensemble d’infrastructures défensives communes, datant environ entre 450 et 425 avant J.C.[19] [20]

 

En partant de cette réalité, on peut supposer que la cité d’Avaricon vue et assiégée par César, avait une autre configuration que celle traditionnellement énoncée jusqu’en 1999 et qu’il n’est  pas absurde d’envisager  que « Urbs » comme il l’a nommée, était en réalité une cité fortifiée, territorialement plus étendue que supposer pouvant englober le lieu énoncé dans la première hypothèse de situation (centre ville actuel de Bourges) et celui défini dans la seconde hypothèse ( Port Sec sud et nord et zone commerciale de Saint Germain de Puy.

Quoiqu’il en soit, que ce soit sur les lieux que définie l’une ou l’autre des deux hypothèses de situation qui ne sont pas limitatives, ça ne change rien à la chronologie et au contenu des faits de guerre qui ont abouti à la prise par César de la cité gauloise d’Avaricon.

 

Déroulement de l’affrontement entre les Gaulois Bituriges d’Avaricon et les légionnaires de César
Le camp des Romains de César

César avait décidé de faire cantonné ses troupes sur la seule bande de terre qui donnait accès à la cité biturige et qui se situait à l’opposé des marécages et de la rivière[21].
Il avait pris soin de le placer de sorte que ses légionnaires aient, entre la cité et le camp, l’espace nécessaire pour élever deux terrasses et leurs accès en plan incliné destinés afin de permettre aux « vinae » (mantelets) de positionner ses troupes au niveau du chemin de ronde des fortifications de la cité biturige[22].
César était admiratif devant ces fortifications. Il les appelle dans ses mémoires «  murus gallicus ».
Le noyau central de ces fortifications était fait d’une succession de caissons délimités par des poutres solidaires les uns des autres, remplis de terre, d’une épaisseur de 4 m qui rendent inutile l’usage du bélier. Ce noyau central était recouvert d’un revêtement de pierres taillées qui pouvait s’élever jusqu’à 6 m de hauteur, laissant apparentes les extrémités des poutres. Un chemin de ronde coiffait le sommet du mur auquel on accédait de l’intérieur par une rampe en terre battue[23] [24].

[25]
Pour l’heure, ses légionnaires avaient faim, car tactique de la terre brulée que pratiquaient les troupes de Vercingétorix, limitait à peu le ravitaillement en nourriture nécessaire aux hommes et aux chevaux[26] [
27]. 

C’était donc le ventre vide que les légionnaires romains commencèrent à élever les deux rampes de 80 pieds de Hauteur (environ 23 m) et de 330 pieds de largeur (environ 95 m) qui devaient permettre la mise en position deux tours de siège construites sur place par les charpentiers romain qui seront manœuvrées sur les rampes par d’énormes cabestans[28]. 
Ces deux rampes seront rejointes, à leurs extrémités hautes, par une terrasse de 80 pieds de haut et de 330 pieds de large (environ 99m) permettant l’installation des mantelets[29] protégeant les troupes d’assauts.

Le camp des Gaulois de Vercingétorix
Vercingétorix pour sa part s’était rapproché d’Avaricon et avait établit son camp à quelques encablures, sur une colline aux pentes douces, entourée de marécages.
Delà, il avait une vue plongeante sur Avaricon et sur le camp de César.
Les Gaulois occupaient cette colline en étant organisés par nations, par cantons, et par tribus.
Ils gardaient tous les endroits qui permettaient de traverser les marécages à pied d’homme et tous les bosquets qui permettaient un abri contre les flèches des archès romains.
En un rien de temps, ils étaient capables de verrouiller tous les accès à la colline et se mettre en position pour la défendre[30]. 
Régulièrement, des groupes de guerriers gaulois partaient de ce camp, pour mener des raids, ayant comme objectif principal celui d’intercepter et de décimer les soldats romains de César qui recherchaient des vivres et du fourrage.
Vercingétorix n’avait pas l’intention d’engager directement ses effectifs guerriers dans la défense d’Avaricon. Ces troupes étaient bien trop précieuses pour la poursuite de la guerre contre les Romains ! Et puis s’étaient les Bituriges, qui lorsqu’il eut s’agit de brûler leur ville pour appliquer la tactique de la terre brulée, avaient refusés qu’elle ne fût incendiée en affirmant être en mesure de la défendre facilement.

 

Tentative romaine pour conquérir le camp gaulois de Vercingétirix
Ce fut ainsi qu’un jour un espion vint dire à César que Vercingétorix avait lui-même pris la tête d’une troupe de fantassins et de cavalier pour aller intercepté les fourrageurs romains.
Connaissant le peu de discipline des Gaulois, César vit bien qu’il y avait là une opportunité pour tenter une action contre ses ennemis ; d’autant qu’ils étaient sans chef, et que dans ce cas ils étaient capables par bravade et indiscipline de mettre en danger leurs positions sur cette colline.
Les troupes romaines conduites par César se mirent silencieusement en marche en direction de la colline où se trouvait le cantonnement gaulois.
Mais malgré les précautions prises, bien avant leur traversée des marécages, les sentinelles gauloises les avaient repérés et elles avaient donné l’alerte à grands sons de « Carnyx " [31]
Alors César et ses troupes virent la colline s’hérisser de défenseurs gaulois qui se mettaient en position de combat dans un ordonnancement sans faille. Ce qui fit penser à César que les dire de l’espion n’étaient peut-être pas fiables, et que les officiers, les chefs et même Vercingétorix n’étaient pas partis en opération.
César ordonna l’arrêt immédiat de ses soldats et, comme à son habitude, il fit vite un bilan de la situation. Quel était-il ?
- D’abord, l’effet de surprise avait échouée !
- Ensuite, sur le bas de la colline qui longe les marécages, se tenaient plusieurs lignes serrées d’archers gaulois prêts à les prendre pour cible dès qu’ils seront engagés dans l’eau pour  traverser.
- Ensuite encore, plusieurs vagues de guerriers se tenaient prêtes à mi-pente à la dévaler, telle une charge de cavalerie pour exterminer les légionnaires qui auraient eu la chance de mettre le pied sur la rive.
- Enfinderrière toutes ces lignes défensives, se tenait la cavalerie gauloise qui achèverait à mesure ceux qui auraient franchis  les lignes des archers et des fantassins.
Le jeu n’en valait pas la chandelle ! Ils étaient là pour se rendre maîtres de la cité d’Avaricon, pas pour investir le camp de Vercingétorix qui fatalement ne pouvait que leurs couter des vies qui les affaiblira quand il s’agira de faire face aux forces gauloises de la cité.
César donna à ses troupes l’ordre de la retraite qui s’effectua sous les huées et les insultes des Gaulois[32].
A partir de ce fait, il n’y eut plus de tentatives romaines d’investir le camp de Vercingétorix. Ce qui décida alors ce dernier de renforcée les défenseurs bituriges d’Avaricon en leurs envoyant 10 000 hommes de ses forces.
[33]

Les assiégés bituriges de la cité d'Avarcon
Du haut des murailles d’A
varicon, les défenseurs bituriges de la cité ne faisaient pas que de regarder les Romains terrasser leurs rampes d’accès et la terrasse entre les deux portes de la cité[34]

Bien au contraire, ils harcelaient sans cesse les Romains avec des tirs d’archers, en multipliant les sorties, en bombardant de pierres, de poix et de suif les mantelets tentant de les démolir et de les incendier. Ils creusaient aussi des galeries qui sapaient les terrassements, et provoquaient de gros effondrements des ouvrages[35].
Malgré ces harcèlements bituriges, les Romains continuèrent l’ouvrage sans sourciller, mais le ventre creux.
Ils mirent environ trois semaines pour parvenir à finir leurs ouvrages de siège qui allaient bientôt être opérationnels.
Pour les assiègés, il était incontestable que les ouvrages de siège construits par les Romains face aux fortifications gauloises, étaient de nature à permettre aux dix légions de César la prise de la cité.
Deux options s’offraient à eux :
- Soit ils défendaient leur cité du haut de ses remparts et veillaient à contenir et à repousser les attaques romaines en espérant que la famine qui régnait déjà dans tout le camp romain occasionnée par  la tactique de terres brulées menée par Vercingétorix et ses troupes, allait  augmenter au point d’influer sur la combativité des Romains et obliger ainsi César à lever le siège.
- Soit ils affrontaient tout de suite les troupes de César pour détruire les infra structures de siège des Romains avant qu’ils en aient organisé efficacement l’utilisation.
La patience n’étant pas le fort des Gaulois, les défenseurs bituriges choisir l’attaque immédiate en faisant une sortie surprise et d’importance hors des murs de la cité.


L'attaque des Bituriges
Ce fut au lors de la troisième veille d’une nuit que les forces gauloises d’Avaricum se déversèrent sur les installations romaines en vue de les détruire.
Simultanément, du haut des remparts, d’autres défenseurs gaulois jetaient du bois et des torches enflammées sur les structures charpentées de la terrasse romaine afin de les incendier[36].
Le flux des guerriers bituriges se heurta aux deux légions romaines qui surveillaient sur la terrasse et rampe d’accès.
A la vue de cette vague déferlante de Bituriges, les légionnaires séparèrent leurs forces en deux parties[37] :
- L’une fit face aux guerriers bituriges et encaissèrent le choc de l’assaut,
- L’autre se chargea de manœuvrer les deux tours de siège au moyen des énormes cordes enroulées sur des cabestans les faisant ainsi avancer ou reculer.
Les combats furent intenses et terribles. Le courage se vit dans les deux camps.
Les deux  premières légions ne résistèrent pas longtemps devant la détermination des Bituriges ! César envoya des renforts, mais malgré cela les Gaulois incendièrent les mantelets qui rapidement ne pouvaient plus protéger les Romains des jets de flèches et de lances gauloises.

Les Bituriges parvinrent à  enflammer une tour de siège lui causant de graves dégâts, et détruisirent presque tous les mantelets, mais le prix en vies qu’avaient coûté aux Bituriges ces petits succès était disproportionné.
Quand le combat cessa, les troupes des deux camps étaient exténuées.
Lorsque Vercingétorix apprit qu’elle était la situation de la cité d’Avaricon, il ordonna d’évacuer discrètement la cité qu’il savait à plus ou moins longue échéance, condamnée. Car à ses yeux, si un tel flot de guerriers bituriges avaient pu être contenu par les Romain affaiblis par la faim, sans mettre en péril leur combativité et leurs positions arrières, il lui était évident qu’ils ne pourront pas être vaincus ici à Avaricon[38].
Mais évacuer discrètement par les marais, une multitude de 40 000 Gaulois guerriers, femmes, enfants et vieillard, cela ne pouvait pas se faire en peu de temps, et le temps manquait aux Bituriges, car déjà César avait ordonné la réparation de la tour et la remise en état des rampes et de la terrasse.

La contre attaque des Romains
La nuit qui suivit les Bituriges commencèrent à évacuer la cité d’Avaricon par la porte des marais.
César nous dit que ses guetteurs avaient été alertés par les supplications des femmes bituriges qui imploraient les guerriers que Vercingétorix avait donnés en renfort à la cité, de ne pas les abandonner aux cruautés des Romains[39].
Ceci est peu vraisemblable car les femmes bituriges étaient de celles qui combattaient au coté de leur mari sur les champs de batailles.
César se voulu sans doute être mélodramatique aux yeux des sénateurs romains dont dépendait le financement de sa campagne militaire en Gaule.
Ce qui semble plus plausible, c’est que les espions de César l’avaient informé des ordres d’évacuation de Vercingétorix.
Quoiqu’il en soit, les Romains empêchèrent toutes sorties de la cité.
Le jour suivant, le mauvais temps s’installa avec plus d’intensité, avec du froid et surtout beaucoup de pluie, poussant les terrassiers et charpentiers romains à arrêter leurs travaux.
Dans le même temps où les assiègés d'Avaricon voyaient ces ouvriers se réfugiaient sous les tentes, César ordonna à ses légionnaires de s’armer et d’être prêts à l’attaque des murailles ennemies dès que la méfiance des Bituriges sera endormie[40].
Ne voyant plus de Romains sur les rampes et la terrasse, peu à peu, les Bituriges allèrent aussi se mettre à l’abri, ne laissant sur les remparts d’Avaricon que des veilleurs.
Ce qui devait arriver, arriva !  Silencieusement les légionnaires parvinrent à neutraliser les sentinelles bituriges et ils se rependirent sur le chemin de ronde et de défense des murailles de la cité.
Quand l’alerte fut enfin donnée, les Bituriges quittèrent précipitamment leurs maisons pour regagner le sommet des murailles mais s’était trop tard, déjà les légionnaires se rependaient dans la cité à grande vitesse, d’autant que César les avait autorisés, avant de procéder au  pillage des biens,  le massacre de tous les Bituriges[41].
Ne pouvant résister aux Romains, les Bituriges guerriers, femmes, enfants et vieillards tentèrent de gagner la porte des marais où déjà s’était agglutinée une multitude dans laquelle, on se piétinait et on s’écrasé pour avoir le passage.
Ainsi coincé, le massacre que firent les Romains fut terrible car systématique.
Des 40 000 habitants d’Avaricon, seuls 800 purent s’échapper et rejoindre les lignes avancées du camp de Vercingétorix.
Vercingétorix  fut conscient de l’effet que pouvait avoir l’arrivée de ces miraculés d’Avaricon sur ses troupes à qui il avait ordonné de ne pas intervenir.
Alors il décida que les survivants n’entreraient dans le camp qu’a la nuit et qu’ils seraient immédiatement répartis dans les différentes Nations en qui il avait grande confiance.

Le siège d’Avaricon avait duré 27 jours[42].

 

 

Epilogue

Avec les vivres que contenait la cité, les Romains pouvaient apaiser enfin leur faim, et avec le butin des pillages des maisons de la ville, ils étaient aussi riches de pouvait l’être un légionnaire romain.

Vercingétorix et ses troupes restèrent sur la colline et observèrent les mouvements des Romains, tant dans la cité que dans les environs.

Les écrits ne nous disent pas combien de temps les troupes de César et de Vercingétorix restèrent sur ces lieux. César nous dit qu’il resta plusieurs jours dans Avaricon et que l’hiver n’était pas encore achevé ce qui nous laisse supposer que les Romains occupèrent la cité gauloise au moins jusqu’au 21 avril [43].
Ils ne nous disent pas non plus si les habitations et annexes d’Avaricon furent détruites avant que César et Vercingétorix avec leurs troupes respectives ne partent  par des chemins parallèles, vers la cité de Gergovie que César avait l’intention d’investir.
Enfin ils ne nous disent pas si César laissa une troupe d’occupation dans la cité biturige.

Une chose est sur, ce fut après la reddition de Vercingétorix à Alésia que la Gaule devint romaine et que la cité d’Avaricon prit le nom latinisé d’Avaricum.

 

Notes de références & Bibliographie

[1]  JOHANNOT. (René.) : http://www.my-microsite.com/santjohan/Histoire-du-Berry/49653/

[2] JOHANNOT. (René.) : http://www.my-microsite.com/santjohan/Histoire-du-Berry/47085/

[3] Le nom « Avaricon » signifie  « ville des eaux », il lui venait de la rivière Avara, déclinée aussi en Evre, et qui aujourd’hui est l’Yèvre.
KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ».Edition Lafond. Paris 2000.

[4]  CESAR. (Jules.). : « Bello Gallico » « Guerre des Gaules ». Livre VII,  chapitre 12 & 13.

[5] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XV.

[6] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXII.

[7] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXII & XXIII.

[8] Les textes disent que la cité gauloise d’Avaricon fut prise par les légions de César en avril -52, et que le siège avait duré 27 jours.

[9] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XV.

[10] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XIX.

[11] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVIII.

[12] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XVII.

[13] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XVI.

[14] NARBOUX. (Rolland.). : « Mystère de la bataille d’AVARICUM » Editeur La Bouignotte n° 66 1998.

BERGER. (Jacques.). & BERTHIER. (André.). : «  Recherche du site d’Avaricum ». Editeur La Nouvelle République : Dossier. 28 janvier 2000.

[15] NARBOUX. (Rolland.). : « Mystère de la bataille d’AVARICUM » Editeur La Bouignotte n° 66 1998.

BERGER. (Jacques.). & BERTHIER. (André.). : «  Recherche du site d’Avaricum ». Editeur La Nouvelle République : Dossier. 28 janvier 2000.

[16] Un pied romain vaut  0, 296 m

[17] Un pas romain vaut 0, 741 m

[18] AUGIER. (L.). -  BUCHSENSCHUTZ. (O.). – RALSTON. (I.). : « Un complexe princier de l’âge du Fer : l’habitat du promontoire de Bourges (Cher), VIe-IVe s. av. J.-C, 2007 ». Revue archéologique du centre de la France : suppl. 32, 200 p.

[19] La céramique produite sur place est représentée, par des objets où ont été faites des inclusions de petits nodules de fer et de coquillages fossiles qui peuvent être considérés comme des marqueurs de cette production régionale. ; Les céramiques importées sont bien représentées par des amphores méditerranéennes provenant des côtes d’Italie du nord, de la Corse et du littoral de l’Hérault.  Les objets en bronze étrusques et italiques (17 pièces recensées), datent pour les plus anciens du VIIIe s. av. J.-C., mais ils sont principalement représentés à la fin du VIe et au Ve s. av. J.-C. Pour cette dernière époque, un lien existe entre la distribution des céramiques grecques et les vases de bronze italiques.

[20] MILCENT. (Pierre Yves.). : « L'expérience urbaine hallstattienne : Bourges-Avaricum, une capitale celtique au Ve s. av. J.-C. Les fouilles du quartier Saint-Martin-des-Champs et les découvertes des Etablissements militaires ». 2007. Revue archéologique du centre de la France.

[21] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XVII.

[22] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XVII.

[23] On les identifie cette sorte de fortification  grâce aux grands clous de fer qui fixaient les poutres de cœur à leur croisement dont la longueur était entre 20-30 cm.

[24] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXIII.

[25] Image : Cette maquette du siège d'Avaricum fut réalisé en 1998 par l'association " l'escargot rouge ", dans le cadre d'une importante animation appelée " Bourges Simulation ". Cette maquette et l'exposition sont visibles en permanence à l'Hôtel de Ville de Bourges.

[26] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XIV.

[27] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XV.

[28] Un cabestan : est un treuil à axe vertical utilisé pour tirer et enrouler des cordages divers.

 

[29] Le mantelet : est un objet qui protège et qui fait office de bouclier, mais plus grande et lourde que celui-ci. Il s'agit de planches de bois assemblées évidée comme une archère et rendue facilement mobile par deux roues.

[30] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XIX.

[31] Carnyx : Il s’agit d’une trompe verticale d'environ 2 mètres de haut en tôle de bronze, dont le pavillon affecte généralement une hure de sanglier

[32] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre IXX.

 

[33] Image : Cette maquette du siège d'Avaricum fut réalisé en 1998 par l'association " l'escargot rouge ", dans le cadre d'une importante animation appelée " Bourges Simulation ". Cette maquette et l'exposition sont visibles en permanence à l'Hôtel de Ville de Bourges.

[34] Elle devait permettre les assauts romains sur le sommet des fortifications de la cité d’Avaricon.

[35] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXII.

[36] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXIV.

[37] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXIV.

[38] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVI.

[39] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVI.

[40] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVII.

[41] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVIII.

[42] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXVIII.

[43] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XXXII.